Marche athlétique
LA MARCHE ATHLÉTIQUE : un sport à part entière
Historique
Au XII et XIIIème siècle, des » fantassins » anglais, ont alterné la course et la marche pendant qu’ils accompagnaient leurs maîtres dans de longs voyages. Ils ont inspiré les concours de marche, qui ont été tenus la première fois, entre 1775 et 1800 en Angleterre. A ses origines, elle ne représentait qu’une fonction utilitaire sans souci de performances. C’est au début du 18ème que l’engouement pour la santé a mis en avant les qualités bénéfiques de la marche de randonnée. Il faut attendre le début du 19ème siècle pour qu’apparaisse la notion de compétition. C’est à cette époque que les défis organisés entre les hommes ont fait évoluer les mentalités vers un esprit de sport compétitif. La marche n’a alors pas échappé à cette évolution des mœurs.
En 1908, la marche est inscrite aux jeux olympiques à Londres, avec une épreuve de 3500m et une épreuve de 10 milles. En 1912 c’est une épreuve sur piste du 10 000m. En 1920 sont présentes le 3 000m et le 10 000m. En 1924 seule l’épreuve de 10 000m est maintenue.
Des concours de marche pour femmes ont été enregistrés la première fois en Tchécoslovaquie en 1932. La marche connaît un essor formidable lors de la saison 1993-94 où elle effectue son entrée au sein de la compétition la plus populaire dans la vie des clubs d’athlétisme, les Interclubs.
Les différentes compétitions
Comme toute discipline dépendant de la Fédération Internationale d’Athlétisme (IAAF), les compétitions de marche athlétique sont réparties en plusieurs épreuves.
Au niveau national, on retrouve les épreuves de 3000 et 5000 m sur piste, et des courses de 10 , 20 et 50 km sur route. Au niveau international, les épreuves de 10, 20 et 50 km font partie des Championnats du monde, mais seules les deux dernières sont au programme des Jeux Olympiques.
Les règles principales
Deux règles principales régissent la marche athlétique :
- La première impose à la jambe de soutien d’être tendue depuis le moment où le pied touche le sol jusqu’à ce qu’il passe au-dessous du corps.
- La seconde interdit un temps de suspension, c’est-à-dire qu’il faut toujours que l’un des deux pieds soit en contact avec le sol.
Le respect de ces deux règles est garanti par des juges qui observent à l’œil nu le passage des marcheurs.
Les bienfaits
Discipline à part entière de l’athlétisme, la marche est un sport difficile où la technique, le physique et l’abnégation sont admirables. Bien des coureurs aimeraient se déplacer aussi vite que certains marcheurs. La marche athlétique consiste à marcher le plus rapidement possible sur une distance donnée en gardant en permanence un pied en contact avec le sol. Elle nécessitant peu de matériel et peut être pratiquée par tous.
Le grand public français a découvert cette discipline grâce à Yohann Diniz, fer de lance de ce sport et champion du monde, qui possède un record de 38’08 sur 10 km soit plus de 15,7 km/h.
Ce sport qui requiert une certaine maîtrise technique et des ressources mentales et physiques, est source de bienfaits pour la santé. Comme toute activité d’endurance, sa pratique aide à la prévention des maladies cardio-vasculaires et son intensité permet la régulation du poids.
Pourquoi cette allure si caractéristique ?
L’allure des marcheurs n’est pas un exercice de style, mais résulte bien d’une technique qui permet d’aller vite. Une fois les deux points principaux du règlement connus (avoir toujours un pied en contact avec le sol, et la jambe tendue de l’attaque du sol jusqu’au passage à la verticale) vous devez activer les bras, qui servent aussi bien à équilibrer qu’à rythmer la cadence. Quand l’allure est élevée, le meilleur moyen de progresser est d’avancer le bassin du côté de la jambe qui passe devant pour faire gagner de l’amplitude au mouvement. Les pieds, après un déroulé complet et une poussée jusqu’à la pointe, suivent quasiment une ligne continue. L’alignement doit se faire avec le bassin et la tête pour une meilleure exploitation du geste.
Est-ce traumatisant pour le corps ?
Pas plus que la course si le mouvement est bien fait. Le déhanchement des meilleurs mondiaux est parfois impressionnant. Pas de panique, c’est simplement une meilleure souplesse, une technique différente. Tant que le geste est propre techniquement et fait sans heurts, il ne blesse pas. Si un coureur peut avoir mal aux quadriceps, un marcheur pourra ressentir plus ses ischios. Comme en course, une mauvaise technique peut faire plus mal.
Quel type d’entraînement font les marcheurs?
Le meme que les coureurs ! Technique, Vma, fractionné, sortie longue, PPG…
La gestuelle change, le marcheur doit par contre se trouver la plupart du temps un terrain plat et avec le moins d’irrégularités, ce qui est plus contraignant. Tout comme le temps adonné à la pratique, qui est plus long.
La marche plus difficile que la course ?
Oui, pour plusieurs raisons,
D’une part cet aspect technique qui contraint les athlètes à la vigilance. La jambe tendue jusqu’à la verticale, un pied en contact avec le sol. Des juges, sur piste et sur route, sont là pour contrôler et sanctionner si besoin.
D’autre part, il faut une grande concentration pour respecter la technique, mais aussi pour maintenir l’allure qui a tendance à vite chuter si on ne se re-concentre pas en permanence.
Enfin, la dépense énergétique est très importante notamment à cause de l’utilisation des bras, qui sont comme un « second moteur » après les jambes. Plus que la participation à l’équilibre, ils tirent tout le corps vers l’avant.