Athletic Club du Lyonnais

École d’athlétisme

L’école d’athlétisme est le socle de l’athlétisme de performance. C’est en son sein que l’enfant passe par les différents stades qui l’amèneront à dépasser la motricité balbutiante et désordonnée caractéristique de la petite enfance pour accéder finalement à une motricité élaborée et à l’athlétisme culturel. C’est également le lieu de découverte de la dimension sociale du sport, du partage, du respect de l’autre. Le jeu y est le mot d’ordre, l’apprentissage le leitmotiv, la coordination le but, et la performance, tant motrice que sportive, la finalité.
La structuration de l’école d’athlétisme, son organisation pédagogique, la construction de sa « vie sociale » sont autant d’éléments indispensables à l’entrée de nos enfants dans notre sport, et vraisemblablement les garants d’une vie d’athlète adulte épanouie.

 

L’ÉVOLUTION DE L’ENFANT COMME PRINCIPE DE BASE
Les disparités entre les enfants (stades d’évolution différents, vécu personnel –sédentarité & activité sportive familiale ou “sauvage”-, garçon & fille) rendent la construction par âge chronologique problématique. En nous référant aux stades du développement de la motricité* des enfants, nous pouvons élaborer une progressivité dans les pratiques que nous leurs proposons.

 

UNE ÉVOLUTION ÉTAPE PAR ÉTAPE
Jusqu’à la fin de la période pubertaire (entre 15 et 17 ans), l’enfant se trouve dans une dynamique constante de développement qui voit se modifier considérablement sa morphologie, ses grandes fonctions physiologiques, ses qualités physiques, son “équipement perceptif”, son “bagage moteur”, son rapport au monde et aux autres. Il traverse différents stades de développement qui le voient progresser, s’enrichir dans les différents domaines de la motricité usuelle et sportive. Chacun de ces stades est un passage obligé dans ce processus de maturation. Lorsque l’enfant aura franchi avec succès les stades des habiletés fondamentales et des habiletés composites, il pourra s’attaquer aux habiletés sportives.

L’enfant qui intègre une section Baby’athlé est en plein dans le stade des habiletés fondamentales*, il passe en quelque sorte d’une motricité balbutiante et rudimentaire à une motricité contrôlée et sécuritaire. Pour cela il doit maîtriser son équilibre, construire sa latéralisation, synchroniser ses mouvements, enrichir son répertoire moteur. Il doit également s’extraire, parfois difficilement, du cocon familial protecteur et accepter les autres, partager, frustrer ses désirs.

Dans les catégories Eveil et Poussin, les habiletés fondamentales sont globalement maîtrisées. L’enfant apprend désormais à combiner ses actions, sa motricité devient de plus en plus efficace, il développe les habiletés motrices composites*. Tout cela associé à une meilleure maîtrise gestuelle, une stabilisation de sa croissance et une efficacité musculaire en progrès,
le conduit à “l’âge d’or des apprentissages”. L’enrichissement du répertoire moteur est primordial, parallèlement à l’amélioration des capacités de la coordination au travers de situations diverses et ludiques.

La puberté produit alors ses effets dévastateurs, modifiant brutalement l’architecture corporelle et par là même la coordination. Les leviers changent, le contrôle moteur est perturbé. Viennent s’ajouter à cela les modifications liées à la maturation sexuelle et le jeune Benjamin et Minime se retrouve en pleine perturbation physique, mentale et sociale. L’adaptation des contenus à cette phase extrêmement sensible est indispensable. Cette adaptation va s’organiser autour d’une pratique désormais orientée vers l’“apprendre à s’entraîner” avec un développement de l’autonomie, de l’intellectualisation (pourquoi je fais ça ?), l’entraînement des capacités physiques et la découverte des techniques athlétiques.

 

UN PROGRAMME PÉDAGOGIQUE PERTINENT ET ÉVOLUTIF
La stratégie fédérale prend en compte le parcours intégral du futur athlète depuis son éducation motrice jusqu’à son entrée dans l’athlétisme de performance et propose pour chaque population cible des contenus adaptés :

  • Pour la pratique des “moins de 7 ans”, la priorité est donnée à l’éducation motrice autour de trois habiletés principales, se déplacer, se projeter, projeter
    L’objectif est d’amener les enfants à progresser sur le plan moteur (développement et enrichissement des habiletés motrices fondamentales comme par exemple le rythme, la latéralité, les appuis, les coordinations, les alignements…) et physiques (jeux de renforcement et de souplesse) mais aussi l’apprentissage du vivre ensemble
    (découvrir les richesses et les contraintes du groupe, contrôler ses émotions et la confiance en soi…) et de l’autonomie (apprendre à poser des questions ou à solliciter de l’aide pour réussir dans ce qui est demandé, rester attentif, apprendre à exécuter seul des tâches simples…). Des situations ludiques et faisant appel à l’imaginaire rendent cette pratique aussi riche d’émotions et de joies que d’apprentissages.

 

  • Pour les “moins de 12 ans”, l’accent sera mis sur le passage à une motricité athlétique au moyen d’exercices variés basés sur le jeu et abordant la coordination spécifique toujours autour des trois habiletés : se déplacer, se projeter, projeter.
    L’objectif est à la fois l’élargissement du répertoire moteur (pratique diversifiée et la plus large possible) et la maîtrise gestuelle (coordination, équilibre, etc…). Il s’agit de la période optimale d’apprentissage mais également d’une période critique : le développement de certaines fonctions et habiletés y est plus favorable au niveau biologique (la rythmicité, la vitesse de réaction, la souplesse, la coordination, etc. voir la table de Martin en annexe 2 ) et tout retard pris sera difficile à rattraper. Plutôt qu’un apprentissage précoce des techniques athlétiques, faisant souvent appel à de la reproduction de formes, l’éducation athlétique est donc délibérément privilégiée au travers de jeux et situations faisant appel aux fondamentaux*.

 

  • Pour les “moins de 16 ans”, il s’agit d’entrer dans l’athlétisme technique, d’assimiler les savoir-faire de l’entrainement (échauffement, étirements, etc.), de développer les qualités physiques et de découvrir les techniques des différentes spécialités. C’est également la phase d’orientation, durant laquelle le jeune, après la phase de découverte des différentes spécialités athlétiques, constitue son propre projet athlétique et peut déterminer vers quel groupe de spécialité il va se diriger. La participation sur une séance par semaine à des groupes de spécialité permettra
    au minime de mieux construire son projet et d’étayer son choix d’orientation. Lorsque le jeune arrive dans nos rangs seulement à cet âge, c’est plus complexe. Il faut trouver le meilleur compromis entre la prise en compte de ses envies, assez marquées à cet âge et l’évaluation de la famille athlétique la plus adaptée à ses moyens, et le convaincre, tout en assurant à minima une période de “formation accélérée” indispensable à la bonne conduite de sa carrière athlétique. Un réel challenge…